Et pourtant elle tourne

Contrairement à notre belle planète, personne n'a jamais pensé que Simone était plate. Je parle ici de son sens de l'analyse. Nous savons tous à quel point elle n'a pas sa langue dans sa poche (tant pis pour la poche, qui rate probablement quelque chose...).

Après bien des années d'expérience du siècle précédent, Simone et son mari Raoul, désormais retraités, nous proposent un regard lucide, acide, décalé, sensé ou complètement à côté de la plaque sur la société actuelle. Ils savent qu'il ne faut jamais parler de politique, de religion ou de sexe pour garder ses amis. Alors ils en parlent entre eux...

Les opinions exprimées par les personnages sont celles de la rue, du bistrot ou des journaux, Simone et Raoul s'en font ici l'écho, mais ne sauraient imposer leurs points de vue comme des vérités définitives dans la réalité de ce monde complexe.

jeudi 5 mai 2011

Amerikhan Dream



Un homme est avachi sur son canapé, il regarde un match de basket américain sur ESPN. Sur la table basse, des canettes de coca, de pepsi, des cartons de Pizza Hut, des emballages de Mc Donald’s.

Rasé de près, il porte un maillot des Knicks de New-York et un long short de sport. Sur les murs du salon, des affiches de Apocalypse Now, Marilyn Monroe, The Godfather.

Soudain, on entend un bruit, l’homme coupe le son, inquiet, et se concentre sur ce bruit, il regarde vers le plafond. On reconnaît le bruit des hélicoptères, on entend des gardes qui hurlent dehors, puis l’un d’eux qui entre dans le salon et hurle quelque chose en arabe.

L’homme fonce alors dans sa chambre. Sur le lit, son épouse, en petits dessous avec son iPod branché, le casque sur les oreilles, lit « Vanity Fair » en se dandinant. Il hurle quelque chose en arabe, la même chose que ce que le garde hurlait quelques minutes avant.

Pendant qu’il crie à sa femme de se bouger, il se déshabille, enfile une djellaba, ajuste une fausse barbe, se met pieds nus et se couvre la tête. Sa femme se vêt d'une burka et d'une tenue toute noire, on ne voit plus rien d’elle à part ses yeux.

Ils courent tous les deux vers le salon, décrochent les photos et les remplacent par des photos pieuses et des versets du Coran, ils jettent les cartons et bouteilles de Bud vides dans un grand sac poubelle. L’homme met le trousseau de clés avec un gros porte-clés Jeep dans un tiroir, saute sur le canapé, zappe sur Al-Jazzeera, se cache derrière sa femme dont il se sert comme bouclier en pointant un couteau sur sa gorge. Toujours voilée, elle sort un tube de rouge à lèvres et se remaquille...sur le voile. Les habitudes se perdent aussi vite que d'autres se prennent. 

Ils attendent que les américains arrivent…

Des soldats américains des forces d’élite pénètrent dans le salon après avoir enfoncé la porte et hurlent : « Freeze ! »

Ben Laden répond, en pointant une arme de poing avec sa main droite, l'autre tenant toujours le couteau sous la gorge de l'épouse : « God is great ! … I mean… Allah Akbar !!! »

Le soldat tire. Son regard suit sa victime qui tombe à terre. Ben Laden est mort.

Une canette de Coca-Cola roule jusqu’aux pieds de la femme voilée, dont les ongles sont vernis. Son mari est mort. Il gît sur le ventre, la djellaba remontée à mi-mollet. Il porte des Nike.

Ils sont forts ces Ricains...

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