Eïdur Thorstensson, la soixantaine classieuse, regarde par la fenêtre de son hôtel. Un énorme nuage de cendres flotte à l’horizon. Il baisse les yeux sur un article de presse, posé sur la table de chevet. A côté de l'article, la photo du volcan en éruption. Il pousse la porte de la salle de bain, laisse tomber son peignoir, ouvre le robinet d'eau chaude, ajoute un peu d'eau froide, et quand son poignet valide la température, entre dans sa douche.
Le nuage est arrivé très vite sur la ville. La fumée grisâtre s'est déjà introduite dans la chambre, par les fenêtres. On ne voit presque plus rien.
Une femme de chambre entre alors dans la chambre pour fermer les fenêtres.
Pendant qu’elle ferme les fenêtres, l’homme sort de la douche, le bruit des fenêtres qui se ferment l'a alerté. Une serviette autour de la taille, il ne voit rien. Il devine à peine les obstacles, et avance les mains en avant, c’est alors qu’il touche les fesses de la femme de chambre qui hurle tout ce qu’elle peut !
L’homme hurle encore plus fort, il crie que c’est une erreur, il sait à quel point l'actualité récente va jouer contre lui, il supplie la femme de chambre :
- Mais vous voyez bien qu'on ne voit rien !
La femme de chambre saisit la lampe de chevet et frappe l’homme jusqu’à ce qu’il tombe à terre. Folle de rage autant que de peur, elle s'acharne sur le pauvre Eïdur, dont le destin baigne déjà dans la cendre. En voyant le petit ruisseau pourpre creusant doucement son sillon dans cette pâte grise, la femme de chambre se rend immédiatement compte de son crime, et ouvre la bouche sans qu'aucun son ne puisse en sortir, seul l'effroi pétrifie sa mâchoire. Elle ouvre la fenêtre, elle saute. Du douzième étage.
Volcans, attention :
Fumer tue


Et l'on me dit bbbrrrr ....
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